dimanche 13 décembre 2015

ROMAN "AMY WILLIAMS, L’ACADÉMIE" : EPISODE 1

 Il faisait très noir. Je ne voyais pas très bien ou je marchais. Soudain, j'entendis un sifflement aiguë. Il semblait venir de derrière moi. Sans oser me retourner, de peur de voir d'où il venait, je me mis à courir dans l'interminable couloir de pierre. Je sentis qu'on m'agrippait à l'épaule et mon sang se glaça. J'accélérais le rythme, espérant ainsi que l'individu me lâcherait, mais la main resta agrippée à ma veste. Ne pouvant plus retenir mon envie de regarder en arrière, je tournai la tête furtivement. Mais assez longtemps pour apercevoir une main dépourvue de bras et de corps. Cette main était attachée à une autre main, et ainsi de suite jusqu'à former une chaîne de mains qui devait mesurer près de douze mètres. Celle qui s'accrochait à mon épaule était ornée de bagues serties de pierreries. Ses ongles sales écorchaient ma peau en déchirant ma veste. Soudain, je sentis des picotements au niveau de mon bras et je compris qu'on m'avait injectée un produit. Alors, mon esprit s'embrouilla et je tombai, inconsciente.
            À mon réveil, j'eus la surprise de constater que je n'étais pas chez moi, mais dans une chambre luxueuse, dont les murs étaient couverts de tableaux de peinture. Une statuette en marbre à mon effigie était posée sur la table de chevet, près d'un carnet à la couverture noire et rigide. Prise d'un élan de curiosité, je l'ouvris et, à ma grande déception, ne vis que des pages blanches jaunies par le temps. Je me levais lentement, contemplant la chambre. Une armoire était installée près d'un bureau dont les pots étaient pleins de matériel de dessin et d'écriture. J'allais l'ouvrir quand je me souvins que je n'étais pas chez moi, mais chez une personne que je ne connaissais pas. Il y avait deux portes qui permettaient de sortir d'ici. J'entrepris de sortir de ma chambre en empruntant celle qui était le plus proche de l'armoire mais à la place, je ne vis qu'une salle de bain, tout en marbre noir strié de vert. C'était la première fois de ma vie que je voyais tant de richesses et je décidais de passer le plus de temps dans ma chambre, en utilisant le maximum de choses que j'y trouverais. Après tout, si mes « ravisseurs » m'avaient installée ici, j'avais le droit de faire ce que je veux. Sinon, ils m'auraient enfermée dans un placard, ligotée et bâillonnée.
            Après avoir pris une bonne douche chaude, j'explorai l'armoire qui était à ma disposition. Il y avait au moins cinquante robes différentes, mais, aucun pantalon ni t-shirt. Il faut dire que j'étais encore déçue car je n'aimais pas vraiment les robes. Heureusement, j'avais déniché une jolie robe noire, cintrée à la taille par une mince ceinture en cuir. Tout en attachant ma ceinture, je me chaussai d'une paire de bottines noires et laissait mes cheveux détachés. Après m'être assurée que j'étais assez présentable, je sortis de ma chambre sans faire de bruit. Le couloir était étrangement désert et aucune porte n'était ouverte. Il débouchait sur un ascenseur. J'entrais donc dedans et appuyais sur le bouton menant au rez-de-chaussé. Une légère odeur de pain grillé flottait dans le hall. Suivant mon odorat, je me rendis dans ce qui semblait être la salle à manger. Une femme entre deux âges était assise en bout de table, les jambes croisées.
– Bonjour, me dit-elle d'une voix mielleuse.
 Bonjour, répondis-je, angoissée.
 Alors comme ça, tu t'appelles Amy ?
  Oui.
 Très bien. Moi, c'est Johanna. Tu peux m'appeler par mon prénom, désormais. Je connais la question qui te tracasse, ma petite. Tu te demandes ce que tu fais ici, où est ta famille, et qui je suis vraiment, c'est ça ?
– Effectivement, vous n'avez pas tord. Cependant, j'ai une faim atroce et en regardant  ce petit-déjeuner...
– Très bien, tu peux t'asseoir, ma petite. Sers-toi, fais comme chez toi.
– Merci, dis-je poliment en m'asseyant sur une chaise.
– Alors, je vais tout t'expliquer. Tu me poseras des questions à la fin, d'accord ? J'ai tendance à m'agacer quand on me coupe la parole.
 D'accord, répondis-je en me servant un verre de jus d'orange.
 Tu as sûrement reçu une lettre de la part de Mrs Griesfield, t'invitant à une fête dans un manoir aménagé ?
 Oui, c'est bien cela.
 Ce n'était pas une question, je sais très bien à qui je l'ai envoyée ou pas, dit sèchement Johanna.
 Excusez-moi.
 Ensuite, tu as dû trouver une excuse pour sortir de chez toi le soir et venir à cette fête. Il est clair que la lettre donne vraiment envie. Tu t'es retrouvée dans un couloir interminable, qui était en fait un simple corridor. Tu marchais sur un tapis roulant très bien déguisé, de sorte que tu pensais que c'était de la pierre. Certaines personnes, qui ont l’œil plus attentif, ont déjà remarqué qu'il y avait plusieurs fois la même trace sur le sol. Un caillou, une fissure...Toi, tu étais trop occupée à sortir de cet endroit. Au bout d'un moment, nous t'avons envoyée une chaîne de mains en silicone qui était censée t'effrayer afin de te faire penser à autre chose que le couloir. Ensuite, on t'a injectée un produit anesthésiant et tu as dormi pendant près de dix heures. Je peux te dire que tu nous a causé une frayeur sans nom : on pensait que tu étais tombée dans le coma. Ensuite, tu t'es réveillée et te voilà en face de moi. Des questions ?
 Oui. Pourquoi avez-vous fait ça ?
 J'étais sûre que tu allais me demander ça. Malheureusement, je ne pourrai te révéler cela qu'une fois au Bal des Apprentis, c'est-à-dire dans une semaine.
 Et mes parents ?

 À ce moment-là, un bruit assourdissant provenant de l'étage supérieur fit trembler le sol. Un cri strident perça le lourd silence qui pesait sur la salle et je lus de la terreur sur le visage de Johanna.
Kaltoum

1 commentaire:

  1. J'ai beaucoup aimé car il y a du suspens à la fin , j'attend l'épisode 2 !!!!!!
    Marina

    RépondreSupprimer