samedi 23 janvier 2016

ROMAN "AMY WILLIAMS, L’ACADÉMIE" : EPISODE 4 (1ere partie)

- Amy, je suis désolée, mais tu dois aller chez une Silhouette.
            Clara poussa un cri horrifié.
- Une Silhouette ? C'est quoi ?
- Les Silhouettes sont les serviteurs les plus fidèles de l'Ombre. Le mieux est de ne jamais parler avec eux, sauf en cas de force majeure, car ils ont le don de vous faire dire des choses dont vous ne connaissez même pas l'existence dans votre tête. En général, lorsque l'on est appelé par une Silhouette, c'est qu'il a dû se passer quelque chose de grave. Or, tu es nouvelle, donc je ne vois pas ce qui a bien pu se passer. Dans tous les cas, tu es obligée d'y aller.
- L'Ombre a tué Joanna.
- Je sais. C'était l'une de nos meilleures agents. J'oubliais : il faut que tu saches que si tu es appelée par une Silhouette, c'est que l'Ombre en personne a prononcé ton prénom, et c'est plutôt de mauvaise augure, s'il te connaît. Amy, je suis désolé de te dire tout ça, mais il faut que tu comprennes ce qu'il va t'arriver.
- Ce qu'il va m'arriver ? Je ne pars pas pour boire une tasse de thé chaud avec mon meilleur ami ?ironisais-je, pas très confiante.
- Amy!vociféra le directeur. Tu n'as pas le droit de plaisanter avec ça. Tu pourras quand même participer au Bal des Apprentis de demain soir. Après, dès l'aube, tu devras te rendre chez l'Ombre. Dans sa propre forteresse.
- C'est horrible !couina Clara.
            Le directeur lui lança un regard noir et poursuivit, la voix chevrotante :
- Il se peut que tu ne reviennes jamais parmi le monde des vivants, Amy.
            Clara et le directeur essuyèrent une larme en même temps, puis le directeur proposa :
- Je vais peut-être vous accompagner jusqu'à la Salle des Préparations ?
- Je veux bien, dis-je, pensive.
            Après avoir arpenté une demi-dizaine de couloirs, le directeur nous laissa devant une porte en bois et ajouta avec un faible sourire :
- Bonne soirée.
            Clara, impatiente, ouvrit la porte et déboula dans la pièce, me laissant seule sur le seuil. La pièce était garnie de plusieurs mannequins possédant chacun un grand tabouret où un élève était assis. Certains élèves me dévisageaient avec compassion, comme s'ils avaient suivis les propos du directeur en direct, d'autres avec terreur et certains avec mépris. Une femme rousse, plutôt rondouillarde, s'avança vers moi et me demanda de m'asseoir. Comme la seule place libre se situait tout au fond, à côté d'une pile de cartons, je dus passer devant toute la classe et m'assit sur mon tabouret, qui, malencontreusement, tomba par terre. Toute le monde rigola et même la professeur sourit légèrement. Rouge de honte et de colère contre moi-même, je me levai et m'assit, fixant un point invisible droit devant moi. La professeur commença à parler, toujours souriante :
- Bien. Vous allez commencer par tourner le mannequin face à vous. Très bien. Ensuite, pensez très fort à la tenue que vous rêvez d'avoir pour une soirée. C'est bon ? Bien. Maintenant, faites un croquis de la tenue que vous venez d'imaginer.
- Mais je ne sais pas dessiner !protesta une voix.
- Moi non plus, en ajouta une autre.       
- Dans ce cas, fermez les yeux et imaginez qu'ils sont ouverts et que vous décalquez. Ça devrait fonctionner. Pensez aux tissus et aux matériaux que vous voudriez, une robe en papier, ce n'est pas très beau.
- Wow, ça fonctionne!confirma quelqu'un en exhibant son dessin.
- Ouais, c'est vrai ! Et en plus, ça va super-vite!renchérit quelqu'un d'autre.
- Les enfants, vous n'allez pas crier à chaque fois que je vous dis quelque chose, quand même ?

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