samedi 12 mars 2016

ROMAN "AMY WILLIAMS, L’ACADÉMIE" : EPISODE 5

Dans l'épisode précédent :
Amy apprend par le directeur de l'Académie en personne qu'elle doit aller chez une Silhouette, les plus fidèles et les plus horribles serviteurs de l'Ombre. Il la raccompagne ensuite à la Salle des Préparations où les élèves de Première Année sont chargés de préparer leur costume de bal. Sa création nécessite l'utilisation de diamants, mais l'Académie n'est pas en mesure d'en fournir. Elle remonte donc dans sa chambre et aperçoit un colis sur son bureau, provenant de l'Ombre.


Épisode 5

Le mystérieux colis contenait une boîte métallisée et deux enveloppes de papier kraft. Je décidai de commencer par la boîte. Elle était fermée. J’aperçus la serrure et l’ouvris sans trop de difficultés grâce à la pointe de mon compas.
       Je n’arrivais pas à croire ce que je voyais. La boîte était remplie de diamants ! Au-dessus, une chaîne en or ornée d’un étrange pendentif était rangée dans une délicate pochette en organza. En fait, le pendentif était plus qu’étrange. Il ressemblait à une pierre précieuse, mais les couleurs changeaient lentement en se mélangeant entre elles, formant des formes irrégulières. Au contact de mes doigts, la pierre refroidit subitement. J’étais sur le point de l’attacher à mon cou quand j’entendis des pas dans le couloir. Ma porte était restée ouverte. Il ne fallait surtout pas que quelqu’un me surprenne avec le colis de l’Ombre. On risquerait de me le prendre à cause de sa provenance. Au moment où j’essayai de le cacher sous mon bureau, Clara apparut dans l’encadrement de la porte.
-       Salut, lança-t-elle.
-       Euh…salut, ça va ?
-       Ouais, pourquoi ça n’irait pas ? Tu t’es fait renvoyée de la Salle des préparations ?
-       Non, j’avais terminé mon costume.
-       Déjà ?
-       Oui, mais il me manque quand même un matériau. Je dois le trouver avant demain après-midi.
-       C’est quoi ?
-       Des dia…commençai-je avant que la chaîne que je gardais cachée dans mon poing commence à me brûler la peau. J’en conclus donc qu’il m’empêchait de dire la vérité.  Des diaphragmes.
-       Des diaphragmes ? Tu vas te déguiser en Jack l’Éventreur ou quoi ?
-       Non, je rigolais ! n’empêche que ce n’est pas moche des diaphragmes sur une robe de soirée.               
-       Pas sûre…répondit Clara qui n’avait visiblement pas apprécié ma petite bague. Alors, c’est quoi ce matériau que personne n’est capable de te donner ? mon père, il peut me faire parvenir tout ce que je veux, se vanta-t-elle.
-       Du plastique. Du plastique rose pâle avec des gravures dessus. En forme d’étoile. C’est super difficile à faire et l’Académie n’en a pas.
-       Ta tenue sera vraiment…euh…particulière. Enfin, particulièrement belle…dit Clara en se rattrapant de son mieux.
-       Oui, je pense aussi qu’elle sera belle. Ça prouvera que j’ai fait du bon travail.
-       J’en suis sûre. Sinon, je suis venue pour te dire que le Dîner du Premier Jour aura lieu dans une heure. A plus tard !
-       A ce soir, tu veux dire…
Clara ne répondit pas et ferma la porte derrière elle. Tant mieux, comme ça, je n’aurai pas à le faire. Je ressortis la boîte de diamants et je rangeai le contenu dans un vieux sac en cuir. J’ouvrirai les lettres plus tard, la priorité étant de me préparer pour le dîner.
       Je choisis une robe vert émeraude constellée de fines paillettes ainsi qu’une paire de ballerines de la même couleur. Je n’aime pas vraiment les robes, mais bon, il en faut bien pour ce genre d'évènement. Après m’être habillée, j’eus l’idée de m’attacher les cheveux. Je me fis donc une tresse, espérant retenir mes mèches rebelles ; mais après environ une demi-dizaine de tentatives, toutes vaines les unes par rapport aux autres, j’optais pour la seule solution qui me restait : les laisser détachés.

       Une bonne quinzaine de minutes plus tard, je me retrouvais dans le grand hall, un peu seule. Je m’étais visiblement trompée de chemin. Pourtant, il fallait bien que je passe par le hall pour accéder aux autres salles. Peut-être que j’étais en retard, ou peut-être même en avance. Un bref coup d’œil jeté à ma montre confirma ma deuxième hypothèse : j’avais quarante minutes d’avance. J’en profitai pour explorer l’Académie. Quatre issues s’offraient à moi, sans compter les deux escaliers et les grandes portes qui donnaient sur le parc. Je pris celle de gauche par hasard, et fit un rapide demi-tour en entendant la voix du directeur. Il semblait énervé. Malheureusement pour moi, Steve arriva et me repéra. Il avait l’air bizarre. Visiblement, il était vraiment en colère.
Kaltoum

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