Au détour d'un virage, la falaise apparut enfin. Elle était immense mais il n'y avait aucune trace de vie dessus.
- On a dût se tromper, décréta Steve, le nez collé à la vitre.
- Impossible, répliqua le chauffeur. Il n'y a pas d'autres falaises ici et le système d'alerte nous informe que nous sommes en zone non recommandée.
- Il faudrait peut-être sortir ? suggéra Neil.
- Parce que tu penses que l'Ombre va gentiment nous accueillir et nous offrir une tasse de thé ?
- Et si on reste cloîtrés dans cette voiture, tu penses que ça va changer quelque chose à notre sort ?
- Neil a raison, intervint Amy. Peut-être que la maison de l'Ombre est sous la terre, et si c'est le cas, ce n'est pas dans une voiture qu'on le saura.
- C'est bon, vous avez gagné, céda Steve en sifflant. Mais vous restez ici, c'est moi qui sors.
- Ah non, c'est à moi d'y aller puisque c'est moi que l'Ombre a invitée.
Steve réfléchit un moment puis acquiesça de la tête.
- Bon, d'accord. Alors Neil, tu restes avec le chauffeur jusqu'à ce que l'on re-vienne. Quand on aura trouvé par où entrer, on viendra te chercher.
- Donc, je ne sers à rien, grimaça Neil en croisant les bras.
- Si, tu entreras avec Amy, c'est beaucoup, tu sais.
- Je passe une porte, génial le rôle que vous m'avez donné. C'est sympa, vrai-ment.
- Neil, ce n'est pas négociable, alors arrêtes tes enfantillages.
Le jeune garçon grogna et se tourna vers Amy qui était déjà dehors, espérant qu'elle ferait changer Steve. Malheureusement, celle-ci était trop occupée à chercher une quelconque entrée à l'empire de l'Ombre. Steve jeta un regard rassurant au chauffeur, leva le doigt comme pour dire quelque chose puis s'abstint et claqua la portière. Il vit Amy agiter les bras vers le ciel où un hélicoptère tournait autour de la montagne. Steve la rejoignit.
- Steve, c'est un hélicoptère de l'Ombre !
- Comment le sais-tu ?
- Les initiales, Steve, I, U, Q, L. in umbra quam lux. La devise de l'Ombre.
- Je te testais, c'est tout, se justifia Steve en s'approchant prudemment de l'hélicoptère qui venait tout juste d’atterrir. Allez, on y va.
Soudain, Amy se figea. Elle avait oublié le paquet de Clara dans la voiture, et son « amie » lui avait clairement fait comprendre ce qui pourrait lui arriver si elle ne le remettait pas à sa tante prisonnière.
- Steve, je dois retourner à la voiture. C'est urgent. J'ai...j'ai oublié quelque chose.
- Neil !s'exclama Steve en se tapant le front du plat de sa main. On l'a oublié ! Je vais aller le chercher, explique-leur en attendant, fit Steve en désignant d'un signe de tête la bande de Silhouettes qui approchait à vive allure.
- Non, faisons l'inverse, répliqua Amy. Si j'y vais, ils risquent de m'emmener sans vous puisque c'est moi que l'Ombre a appelée ; alors que si c'est toi qui reste avec eux, ils m'attendront.
Amy ne laissa pas le temps à Steve de la contredire et courut vers la voiture. Elle frappa à la vitre et demanda à Neil de rejoindre Steve. Une fois son ami parti, elle glissa sa main sous la banquette arrière et récupéra le colis cylindrique que Clara lui avait donné. Elle le cacha sous son tee shirt, remercia le chauffeur de les avoir accompagnés et reparti en courant vers la piste d'hélicoptère improvisée.
Steve et Neil étaient sur leurs gardes, alignés face à quatre Silhouettes. Lorsque Amy se présenta, l'une d'elle s'avança et tendit son bras décharné vers elle.
- Par ici, murmura-t-elle. Par ici, Amy Lauren Connor Williams, par ici.
Cela faisait deux fois qu'on l'appelait « Amy Lauren Connor Williams ». Amy fronça les sourcils et s'avança, une main sur le paquet de Clara.
- Avez-vous vraiment cru que Sa Souveraineté allait vous envoyé à la vraie base ?demanda une autre Silhouette à l'adresse de Steve.
- Eh bien...
- Vous êtes trop naïfs, le coupa la Silhouette en retenant un fou rire. Montez, ordonna-t-elle ensuite en les empoignant par le bras. On a une petite surprise avant d'arriver à destination.
Deux Silhouettes s'avancèrent, un bandeau noir dans leur main et cachèrent les yeux de leurs « prisonniers » en les poussant vers l'hélicoptère.
Steve eut juste le temps de voir Amy se faire aspirer par le sol, le visage parfaitement serein.
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