Romane Dicko est devenue championne de France senior de judo à seulement 17 ans (+78kg). Une performance hors-norme pour la cousine de Teddy Tamgho, pas encore ceinture noire malgré son sacré gabarit. « Sensationnelle ! Rien à dire ! » Audrey Tcheuméo est baba devant la performance de Romane Dicko.
Dans les tribunes, son cousin Teddy Tamgho s’est époumoné pour l’encourager. « Avant la finale, il m’a dit que mes 17 ans ça compte pas, qu’une finale ça se gagne. Je l’ai prouvé », sourit la judoka de Villeneuve-le-Roi. Avec sa ceinture marron, son appareil dentaire et ses nattes argentées, impossible de la manquer derrière son physique déjà si impressionnant (1m80 pour 97 kilos). Ce dimanche à Montbéliard, elle est devenue la première cadette à emporter le titre national senior. Ses entraîneurs avaient demandé une dérogation pour que cette championne d’Europe cadettes l’an passé puisse s’aligner dans le Doubs.
Sa trajectoire rappelle les phénomènes Tcheuméo et Amandine Buchard. Elle a traversé sans encombre ses premiers tours avec ses techniques de hanches puissantes. En finale, choc de génération face à Eva Bisseni, 35 ans, sélectionnée pour les JO 2004 et revenue pour un dernier tour de tatami. « On m’a parlé d’Eva avant mais j’ai essayé de ne pas m’en préoccuper », avoue celle qui était venue avec tout son club à Rio de Janeiro encourager la grande équipe de France. Elle a résisté au travail au sol de son aînée pour sceller le combat sur son mouvement signature (harai-goshi) dans la prolongation.
Normalement, cette victoire devrait lui valoir une sélection au prochain Tournoi de Paris . « Mais attention prévient Gévrise Emane. Il ne faut pas lui griller les ailes. » « On va voir avec mes coaches », répond l’élève de Terminale S. Au Brésil, elle a vu Emilie Andéol devenir championne olympique dans sa catégorie. Dicko peut envisager d’être à la place de la Girondine dans quatre ans à Tokyo. Cette fille qui se rêve en ingénieure aéronautique vise les Mondiaux juniors 2017 en Corée du Sud, mais sur son chemin, il y a aussi le Bac S, et la ceinture noire : « Il me manque les katas. Je n’ai jamais le temps de les passer. Ça ne sera pas avant la fin de l’année. » Ce défi ne devrait plus longtemps lui résister.
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